22 octobre 2007
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Le contrat de mariage des d'ARTAGNAN commenté par alain Balleux
Le contrat est signé par ... Louis XIV et Richelieu.
Les parents de CHARLOTTE de CHANLECY ,Baronne de Ste-CROIX, se marièrent au château d'ARTAGNAN dont quelques beaux restes subsistent de nos jours ; ce château d'ARTAGNAN était plutôt une sorte de
maison forte et ressemblait davantage à une ferme-manoir fortifiée qu'à un véritable château. On pourra en juger sur pièce d'après la photo que je ne manquerai pas d'insérer. J'ignore
pour ma part où le couple d'ARTAGNAN se maria, peut-être à PARIS, car c'est dans la capitale, dans l'une des petites salles du LOUVRE, que fut établi le contrat de mariage. CHARLOTTE, toute
amoureuse qu'elle était, avait la tête sur les épaules et, en contractant mariage avec ce fringuant mouquetaire qui évoluait avec aisance dans les allées du pouvoir, elle espèrait - outre les
raisons du coeur dont il faut souhaiter qu'elles ne fussent pas totalement absentes, le futur ayant quelque prestance, un visage régulier, un physique avantageux et pour tout dire un
certain charme séducteur dont il savait user - tirer avantage substantiel de cette proximité permanente auprès du ROI. Que CHARLOTTE - du moins au début de leur liaison, ait été
sensible aux attraits que présentaient son futur époux, reste du domaine du possible.
Que de BATZ-CASTELMORE (qui allait devenir d'ARTAGNAN par son mariage) en rencontrant à Versailles cette jeune baronne de Sainte-Croix dont le nom sonnait à ses oreilles comme un nom de croisade en tomba amoureux, ce n'est pas incertain, encore que lui aussi ne négligeât pas ses propres intérêts ; il commençait à ne plus être tout jeune et cherchait à se marier pour fonder une famille, c'est pourquoi il vit d'un très bon oeil l'opportunité qui se présentait à lui sous les douces apparences de cette Dame de la meilleure société et qui plus est munie d'un avoir dépassant les 84.000 Lt.
Mariage d'amour, mariage d'intérêt, peut-être au début l'illusion des deux réunis. Quoique déjà ce contrat de mariage laisse planer plus qu'un doute sur les véritables intentions de l'épousée qui ne ménagea rien pour s'assurer par écrit et sous témoins tout d'abord son douaire, ce qui était d'usage, mais aussi une confortable rente sur les futurs avoirs de son époux et en particulier le droit de se réserver le logis au jour de son décès (on n'est jamais trop prudent).Un lot donc de dispositions très pragmatiques où l'amour devant tant de minutieuses précautions et calculs, diminue jusqu'à n'être réduit qu'à sa plus simple expression. Le premier acte juridique concernant d'ARTAGNAN signé en bonne et due forme, la Dame ne s'arrêtera pas en si bon chemin car, l'avenir nous le démontrera, elle se montrera assez chicanière et aura cette curieuse tendance à arpenter plus que de raison les allées des Palais, non pas les allées des palais du Roi, mais celles, autrement plus arides, des Palais de justice.
Le contrat de mariage de Mme d'ARTAGNAN, Baronne de Sainte-Croix, eut lieu dans l'après midi du 5 mars 1659 dans une petite salle du LOUVRE. C'est là que deux graves notaires de CHATELET, maîtres LEVASSEUR et BOINDIN, habits sombres à collerette blanche, lunettes d'acier sur le nez reçurent en présence des fiancés et des invités, le contrat de mariage.
La Dame a pris ses précautions en faisant rédiger ce contrat car sans doute a-t-elle pris quelques renseignements sur l'état des finances de son futur époux qui ne sont pas au mieux. Ainsi, selon le droit commun les dettes antérieures au mariage entrent dans le passif de la communauté, et le contrat précise qu'elles resteront à la charge de l'époux qui les auraient contractées (et vlan pour d'ARTAGNAN autrement dit s'il a quelques dettes de jeu et quelques arriérés pour les fournisseurs de sa compagnie de mousquetaires il devra y pourvoir lui-même.)
La Baronne, décidément très prudente, prend soin également d'exclure de la communauté sa baronnie de Ste-CROIX et les 84.000 livres qu'elle possède. Les revenus des charges (emplois) qu'occupe l'époux lui resteront en propre (heureusement). Comme on le voit le marché n'est pas tellement aux avantages du mousquetaire, car lui laisser uniquement les revenus de sa charge c'est une fausse compensation en ce sens qu' il doit entretenir sa compagnie et que de surcroît sa charge lui coûte extrêmement cher.
Ce contrat instituait entre les époux le régime de la communauté de tous les biens et conquêts immeubles, ce qui laissait en pleine propriété à la veuve du capitaine de DAMAS, tombé trop tôt sous les feux du siège d'ARRAS, la baronnie de Ste-CROIX. De nombreuses dérogations à la coutume de PARIS y étaient stipulées dans l'habituel jargon des robins.
...... "lesquels meubles avec partye des autres sommes et droicts cy-dessus exprimez jusques à la somme de trente mil livres tournois entreront en communaulté, et le surplus desdits biens et droictz sera et demeurera propre à ladite Dame future espouze et aux siens de son costé et ligne, comme aussy les charges que ledit sieur espoux procedde à présent et les deniers qui procèdderont aussy propres et à ceulx de son côsté et ligne".
La fortune de la Baronne est constituée de la manière suivante : outre la baronnie de Ste-CROIX (sur le SOLNAN , près de LOUHANS au baillage de CHALON), baronnie qui fut acquise par CHARLES de CHANLECY en 1626 et fut transmise en héritage à sa fillle ANNE-CHARLOTTE., elle possède une créance de 60.000 Lt de principal à titre de rente constituée par le Duc d'ELBEUF, 18.000 Lt données par son oncle auquel vient s'ajouter la valeur d'un beau mobilier estimé à près de 6.000 Lt. Soit au total les 84.000 Lt comme cité plus haut. Pour traduire ces avoirs dans notre monnaie actuelle du début du XXIème siècle il faudrait mettre une valeur approchée à la Livre tournois de cette époque, je vous avoue que pour le moment je n'ai pas trouvé de "fourchette" satisfaisante pour établir cette comparaison, mais je cherche ... au passage si un internaute a des renseignements inéressants là-dessus, je suis évidemment preneur.
Source : start5g.ovh.net/~artagnan/mariage.htm
Le contrat est signé par ... Louis XIV et Richelieu.

Que de BATZ-CASTELMORE (qui allait devenir d'ARTAGNAN par son mariage) en rencontrant à Versailles cette jeune baronne de Sainte-Croix dont le nom sonnait à ses oreilles comme un nom de croisade en tomba amoureux, ce n'est pas incertain, encore que lui aussi ne négligeât pas ses propres intérêts ; il commençait à ne plus être tout jeune et cherchait à se marier pour fonder une famille, c'est pourquoi il vit d'un très bon oeil l'opportunité qui se présentait à lui sous les douces apparences de cette Dame de la meilleure société et qui plus est munie d'un avoir dépassant les 84.000 Lt.
Mariage d'amour, mariage d'intérêt, peut-être au début l'illusion des deux réunis. Quoique déjà ce contrat de mariage laisse planer plus qu'un doute sur les véritables intentions de l'épousée qui ne ménagea rien pour s'assurer par écrit et sous témoins tout d'abord son douaire, ce qui était d'usage, mais aussi une confortable rente sur les futurs avoirs de son époux et en particulier le droit de se réserver le logis au jour de son décès (on n'est jamais trop prudent).Un lot donc de dispositions très pragmatiques où l'amour devant tant de minutieuses précautions et calculs, diminue jusqu'à n'être réduit qu'à sa plus simple expression. Le premier acte juridique concernant d'ARTAGNAN signé en bonne et due forme, la Dame ne s'arrêtera pas en si bon chemin car, l'avenir nous le démontrera, elle se montrera assez chicanière et aura cette curieuse tendance à arpenter plus que de raison les allées des Palais, non pas les allées des palais du Roi, mais celles, autrement plus arides, des Palais de justice.
Le contrat de mariage de Mme d'ARTAGNAN, Baronne de Sainte-Croix, eut lieu dans l'après midi du 5 mars 1659 dans une petite salle du LOUVRE. C'est là que deux graves notaires de CHATELET, maîtres LEVASSEUR et BOINDIN, habits sombres à collerette blanche, lunettes d'acier sur le nez reçurent en présence des fiancés et des invités, le contrat de mariage.
La Dame a pris ses précautions en faisant rédiger ce contrat car sans doute a-t-elle pris quelques renseignements sur l'état des finances de son futur époux qui ne sont pas au mieux. Ainsi, selon le droit commun les dettes antérieures au mariage entrent dans le passif de la communauté, et le contrat précise qu'elles resteront à la charge de l'époux qui les auraient contractées (et vlan pour d'ARTAGNAN autrement dit s'il a quelques dettes de jeu et quelques arriérés pour les fournisseurs de sa compagnie de mousquetaires il devra y pourvoir lui-même.)
La Baronne, décidément très prudente, prend soin également d'exclure de la communauté sa baronnie de Ste-CROIX et les 84.000 livres qu'elle possède. Les revenus des charges (emplois) qu'occupe l'époux lui resteront en propre (heureusement). Comme on le voit le marché n'est pas tellement aux avantages du mousquetaire, car lui laisser uniquement les revenus de sa charge c'est une fausse compensation en ce sens qu' il doit entretenir sa compagnie et que de surcroît sa charge lui coûte extrêmement cher.
Ce contrat instituait entre les époux le régime de la communauté de tous les biens et conquêts immeubles, ce qui laissait en pleine propriété à la veuve du capitaine de DAMAS, tombé trop tôt sous les feux du siège d'ARRAS, la baronnie de Ste-CROIX. De nombreuses dérogations à la coutume de PARIS y étaient stipulées dans l'habituel jargon des robins.
...... "lesquels meubles avec partye des autres sommes et droicts cy-dessus exprimez jusques à la somme de trente mil livres tournois entreront en communaulté, et le surplus desdits biens et droictz sera et demeurera propre à ladite Dame future espouze et aux siens de son costé et ligne, comme aussy les charges que ledit sieur espoux procedde à présent et les deniers qui procèdderont aussy propres et à ceulx de son côsté et ligne".
La fortune de la Baronne est constituée de la manière suivante : outre la baronnie de Ste-CROIX (sur le SOLNAN , près de LOUHANS au baillage de CHALON), baronnie qui fut acquise par CHARLES de CHANLECY en 1626 et fut transmise en héritage à sa fillle ANNE-CHARLOTTE., elle possède une créance de 60.000 Lt de principal à titre de rente constituée par le Duc d'ELBEUF, 18.000 Lt données par son oncle auquel vient s'ajouter la valeur d'un beau mobilier estimé à près de 6.000 Lt. Soit au total les 84.000 Lt comme cité plus haut. Pour traduire ces avoirs dans notre monnaie actuelle du début du XXIème siècle il faudrait mettre une valeur approchée à la Livre tournois de cette époque, je vous avoue que pour le moment je n'ai pas trouvé de "fourchette" satisfaisante pour établir cette comparaison, mais je cherche ... au passage si un internaute a des renseignements inéressants là-dessus, je suis évidemment preneur.
Source : start5g.ovh.net/~artagnan/mariage.htm