L’origine de l’Ordalie
Ce jugement très spécial était déjà présent dans l’Antiquité babylonienne, égyptienne, grecque et romaine.
Cependant, l’ordalie a surtout été pratiquée du Ve au XIIIe siècle en Occident.
Cette procédure s’est répandue en Occident après les invasions du Ve siècle. On considère qu’il s’agit d’une pratique germanique christianisée sur le tard.
Avant cette période, les origines se perdent et l’on ne sait pas d’où provenait exactement cet arbitrage surnaturel.
On sait par contre que l’ordalie a été légitimée par les autorités séculières dès le VIIe siècle. Elle est alors utilisée à l’encontre des laïques et des clercs devant les tribunaux ecclésiastiques
et à partir du XIe siècle devant les tribunaux séculiers.
La première mention d’ordalie apparaît dans la loi salique, ou loi des Francs, qui remonte à 510 environ.
Il s’agit de l’épreuve du chaudron, qui consiste à plonge rune main dans l’eau bouillante.
Cependant, dès le IXe siècle, quelques évêques se sont élevés contre un principe qu’ils jugeaient superstitieux.
Malgré tout, la papauté a toléré l’ordalie pendant plusieurs siècles.
Qu’est ce que l’ordalie ?
Cette procédure représente à la fois la preuve, le jugement, l’exécution et l’épreuve. Elle s’oppose à la preuve objective et se substitue à toute rationalité quand aucune preuve ne peut être
établie.
On peut définir l’ordalie comme un arbitrage divin. Elle se fonde sur une idée très simple, voire simpliste : la divinité s’exprime à travers les éléments et elle ne peut favoriser un coupable.
Dieu étant supérieur aux hommes, il ne peut se tromper.
A l’époque, on considérait qu’un coupable préférait avouer sa faute plutôt que de subir l’épreuve.
La mort n’était pas toujours la sentence ultime. L’ordalie pouvait être cruelle ou inoffensive. Elle pouvait également être appliquée à un seul individu ou de manière collective, être passive
ou active.
Les différentes formes de l’ordalie
Les ordalies les plus inoffensives concernaient en général plusieurs personnes. L’ordalie de la croix opposait au minimum deux personnes. Chacun devait rester le plus longtemps possible les
bras en croix. Le premier qui les baissait démontrait sa culpabilité.
Sous le règne de l’empereur Charlemagne (800-814) et de son fils Louis le Pieux, plusieurs formes d’ordalie se développent dont la plus importante est celle du feu.
Le prévenu saisit avec sa main un fer rouge. Si après le contact avec l’eau ou le métal brûlant, la main présente dans les trois jours qui suivent une belle cicatrisation, c’est que la personne est
innocente.
Des plaies indiquent que la personne est coupable.